Comment j’ai accompagné plus de 200 femmes atteintes d’endométriose

La vie, le hasard et les rencontres

Je ne suis pas atteinte d’endométriose et ce n’est pas mon parcours personnel qui m’a amenée à creuser autant ce sujet : c’est le hasard (si tant est qu’il y ait des hasards dans la vie !).

Lorsque j’ai commencé à pratiquer en tant que naturopathe, je n’avais pas de spécialisation. Mais 90% de mes rendez-vous étaient des femmes. Plus particulièrement même, des femmes entre 20 et 50 ans. Peut-être parce que ce sont elles qui sont les plus réceptives à la naturopathie ? Peut-être aussi parce que je suis moi-même une femme dans cette tranche d’âge, et que ces femmes se reconnaissaient un petit peu en moi ? Quoiqu’il en soit, j’ai accueilli ce public avec joie, j’ai appris à le connaître et j’ai rapidement fait beaucoup de consultations autour de sujets spécifiquement féminins : troubles du cycle menstruel, souhait d’arrêter la pilule, syndrome des ovaires polykystiques, PMA, grossesse, post-partum, … endométriose.

Et puis en janvier 2020, le centre endométriose de la clinique Santé Atlantique à Saint Herblain me contacte. Une collègue fasciathérapeute leur a parlé de moi et ils cherchent à rassembler une équipe de professionnels du milieu de la santé et du bien-être pour proposer un accompagnement complet aux patientes. Dans le groupe il y a déjà des ostéopathes, des kinésithérapeutes, une psychologue, des hypnothérapeutes, une sophrologue, une réflexologue plantaire, une musicothérapeute, … A la tête de ce projet, un gynécologue spécialiste de l’endométriose et convaincu de l’intérêt d’une approche globale pour ses patientes. L’équipe de rêve pour tout naturopathe 😊 Nous avons à peine le temps de faire une première réunion que le premier confinement nous assomme. Mais qu’importe, nous continuons d’imaginer un parcours pour les patientes et dès que nous en avons la possibilité nous démarrons les consultations en mai 2020.

Se prendre au jeu

Je me rends rapidement compte que le centre endométriose reçoit énormément de patientes : le chiffre de 1 femme sur 10 prend toute son ampleur pour moi à ce moment-là. Beaucoup sont demandeuses de conseils en matière d’alimentation de méthodes de soins non médicamenteuses, vivement encouragées par le gynécologue convaincu de l’intérêt de l’alimentation anti-inflammatoire dans la prise en charge de l’endométriose. Les consultations se succèdent et au bout de quelques mois je fais mes premiers constats :

  • L’alimentation anti-inflammatoire peut littéralement changer leur vie. J’ai beau déjà être convaincue, je reste toujours étonnée de voir l’impact que l’alimentation peut avoir sur les douleurs d’endométriose et les corollaires de la maladie, en premier lieu les troubles digestifs et la fatigue. Et lorsque l’alimentation s’intègre au sein d’une plan d’actions plus global (limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, stimuler l’immunité, …) son impact est démultiplié. J’explique la démarche ici.
  • Les patientes endométriose s’investissent à 110% dans la mise en place des actions que l’on a préalablement définies ensemble. Arrivent les rendez-vous de suivi et je suis souvent bluffée par tous les changements mis en place en peu de temps. Pourquoi font-elles preuve de plus d’investissement que d’autres ? Parce qu’elles ont mal, souvent très mal. Parce que l’endométriose leur gâche la vie et que ça ne peut plus durer.
  • Elles me touchent ces femmes. Elles me touchent par leurs doutes, leur capacité de résilience, leur combativité, leur joie de vivre.  Elles me touchent aussi parce qu’elles me rappellent que ça pourrait être moi. Ça pourrait être mes copines, mes sœurs, mes nièces, et dans quelques années … ma fille.

Affirmer mon positionnement

Alors, sans en avoir conscience au départ, je donne de plus en plus de place aux suivis endométriose. J’accumule des retours d’expérience, je développe des fiches outils, je rassemble des recettes, je me crée un réseau de praticiens vers qui renvoyer quand cela dépasse mes compétences. Je lis tous les livres qui me passent sous la main et je fais des formations de spécialisation sur le sujet.

En juillet 2022, j’ai déjà accompagné plus de 200 femmes atteintes d’endométriose et réalisé environ 500 consultations sur le sujet. Je reprends le chemin des consultations après plusieurs mois de pause pour m’occuper de ma fille née en février. Cette coupure m’a permis de faire ce que je n’osais pas faire avant : recentrer mon activité autour de ce qui me tient à cœur. Je veux passer du temps avec ma fille, et pour cela je ne peux plus m’éparpiller. Je veux aussi aller plus loin dans ce que mon accompagnement peut apporter aux femmes atteintes d’endométriose, car je sens qu’il y a encore du potentiel inexploité.

Alors j’assume : je suis naturopathe, spécialisée dans la prise en charge de l’endométriose. J’aide les femmes atteintes d’endométriose à se réapproprier leur corps et à améliorer leur confort de vie, grâce à des méthodes non médicamenteuses. Pour en savoir plus sur l’approche naturopathique de l’endométriose, c’est par ici !